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Étape 4/8 – Aussois > Le Monêtier-les-Bains

Col du Galibier, seconde plus haute ascension de la Route des Grandes Alpes à 2642 m d’altitude.

Le départ

Mardi 2 août 2022, levé à 7h30. Malgré mes lombaires encore bien douloureuses (voir étape 2…), j’ai passé une nuit correcte. Le corps est un peu las mais tout le reste est en état de route pour une nouvelle étape, et quelle étape !

Quasiment sans transition après avoir gravi la veille le Col de l’Iseran, plus haut col de la Route des Grandes Alpes avec ses 2764 m, il va falloir enchaîner avec le Col du Galibier, second col le plus haut avec ses 2642 m, ouf !

Je me suis vite remis de ma petite baisse de moral à la fin de la troisième étape et suis bien motivé pour une nouvelle belle journée. De plus, j’ai l’esprit un peu plus léger car je sais que le final sera très facile avec une belle descente à partir du Col du Galibier pour rallier Le Monêtier-les-Bains et pas de montée « traître » comme celle d’Aussois la veille.

Et surtout, surtout, surtout… c’est une séance de massage qui m’attend en fin d’après-midi à Monêtiers-le-Bain ! Je l’attends avec impatience en espérant qu’elle fasse du bien à mes lombaires qui ont besoin de soins et de tendresse… hi hi hi !

Par contre, ne mettons pas la charrue avant les bœufs, il y a l’énorme ascension du Col du Galibier via le Col du Télégraphe : soit près de 30 km d’ascension et 2090 m de dénivelé positif à 7% de moyenne !

C’est aussi un petit instant de vérité pour moi, même si j’ai déjà réalisé un enchaînement de 4 jours (voir mon stage Alpes4ever en juin 2019), la barre est beaucoup plus haute avec déjà 287 km depuis le départ et près de 7000 m de D+ au compteur !

Même si c’est une vérité qu’il va falloir surmonter sans trop avoir le choix ha ha ha !

Pour le parcours V2 qui suit le tracé officiel de la Route des Grandes Alpes, il est prévu 83,2 km / D+ 2076 m (données Vélorizons).
Au final, je ferais 86,3 km / D+ 2078 m.

Le parcours V3 est plus atypique, le quatuor des « jeunes » Simon, Mathilde, Vincent et Marion s’y colleront, avec les ascensions du Col de la Croix de Fer puis du Col du Lautaret. L’addition sera sacrément salée : 158,5 km et 3121 m de D+ !

2078 m de dénivelé positif

Le départ

Regroupement de tout le monde devant l’Hôtel du Soleil Savoie pour un départ à 8h30. La météo, comme depuis le départ à Thonon-les-Bains, est au beau fixe. Allez hop, c’est parti pour une jolie descente (ça c’est cool !) jusqu’à Modane.

La descente via les bucoliques D215f et D215ad va nous permettre de découvrir la Barrière de l’Esseillon et passer en revue 3 de ses 5 fortifications datant du 19e siècle :

  • le Fort Marie-Christine (reconverti en gîte d’étape et abritant aussi un restaurant gastronomique) où une partie du groupe à passer la nuit,
  • le Fort Charles-Félix, partiellement détruit par Napoléon III en 1860 mais présentant de belles ruines,
  • le Fort Victor-Emmanuel, le plus imposant avec ses 8 bâtiments placés sur un rocher surplombant les Gorges de l’Arc.

Par contre, comme je n’ai pas trop eu la possibilité de m’arrêter comme je le voulais, j’aurais pu aussi apercevoir au début de la descente le Fort Charles-Albert. La cinquième fortification n’est pas un fort mais une redoute, celle de Marie-Thérèse qui est seulement visible de l’autre côté des Gorges de l’Arc depuis la D1006.

La Barrière de l’Esseillon, ou forts de l’Esseillon, constitue une série de cinq fortifications situées en France sur la commune d’Aussois et d’Avrieux dans le département de la Savoie en région Rhône-Alpes.
Construites au 19e siècle sur un verrou rocheux fermant la haute vallée de l’Arc (vallée de la Maurienne), ces fortifications avaient pour rôle de protéger la partie cisalpine du royaume de Sardaigne d’une éventuelle invasion française. Elle comprend quatre forts et une redoute, qui portent les noms de membres contemporains de la Maison de Savoie.

Remarque personnelle : à la suite du Congrès de Vienne (1814-1815), ces forts ont été construits avec l’argent des contribuables français alors qu’ils ne servaient que les intérêts de l’Italie !

wikipedia
À la sortie d’Aussois, le Fort Marie-Christine (au centre) où une partie du groupe a passé la nuit.
Le Fort Charles-Félix.
Le Fort Victor-Emmanuel.

Je prends des photos à la volée, souhaitant rester avec le groupe pour l’instant. Il faudra que je revienne un jour dans ce très joli coin pour pouvoir mieux en profiter et surtout découvrir de plus près ces forts, surtout que j’adore tout ce qui est fort ou château.

La descente est amusante et est même spectaculaire en devenant très étroite à partir du Fort Victor-Emmanuel lorsqu’elle se transforme de D215f en D215ad et en passant à l’aplomb d’une belle paroi rocheuse.

Au terme de la descente, je remarque tout de même que Modane est très moche avec les multiples zones industrielles et commerciales qui l’entourent. Débouché français des tunnels transfrontaliers routiers et ferroviaires du Fréjus, la petite ville ne s’est malheureusement développée qu’autour de ces points d’attraits économiques. Même si ça été un petit peu difficile la veille, j’apprécie d’avoir fait plutôt étape à Aussois plutôt qu’à Modane.

Les Alpes, c’est beau mais il y a des villes (sans compter quelques stations) qui ne sont vraiment pas folichonnes et qui ont contribué à dénaturer certains coins, je pense à Grenoble (la pire !), Chambéry, Ugine, Modane donc, etc…

Philippe, en bon capitaine de route, rassemble tout le monde à l’entrée de Modane. Par contre, à la sortie de Modane, me voilà en tête à mener le peloton. Bon là, c’est facile, la D1006 est très roulante en léger faux plat descendant durant les 17 kilomètres jusqu’à Saint-Michel-de-Maurienne.

En direction de Saint-Michel-de-Maurienne, on distingue bien le premier plat du jour…
À l’entrée de Saint-Michel-de-Maurienne. Au fond, l’imposante Croix des Têtes (alt. 2491 m).

Col du Télégraphe

Arrivé à Saint-Michel-de-Maurienne, le peloton va se dissoudre. Normal, chacun s’organise pour attaquer le premier plat du jour avec l’ascension du Col du Télégraphe, le marchepied du Col du Galibier.

Un marchepied aux marches un petit peu hautes tout de même : 12 km à 7% de moyenne !

Col du Télégraphe – 1566 m

Distance : 12 km
Départ : Saint-Michel-de-Maurienne
D+ : 851 m
% moyen : 7%
% maxi : 8,5% sur 765 m

Je connais la petite bête pour avoir réalisé l’enchaînement Télégraphe-Galibier en 2017. Je vais suivre le même plan de bataille : observer un effort régulier mais roulant « en dessous » afin de ne pas griller toutes mes cartouches pour la seconde partie vers le Galibier.

Par contre, je vais avoir une petite différence par rapport à 2017 : l’ascension se fera au soleil contrairement à 2017 où elle s’était déroulée dans le brouillard. Avantage avec une vue plus dégagée, désavantage avec une chaleur déjà bien en place à 9h30.

Pont sur l’Arc à Saint-Michel-de-Maurienne, pied du Col du Télégraphe.

Après un premier kilomètre à 5,5% jusqu’à St-Martin-d’Arc, la pente va se durcir – 2,5 km à 8% de moyenne – jusqu’au hameau des Grandes Seignères. 

Je ferais ce début d’ascension en compagnie de Michel, le doyen du groupe avec ses 64 ans. Quel cycliste, il a fait toute la Route des Grandes Alpes sans faiblir… avec des prothèses de hanches ! Seule condition : des descentes très prudentes car la chute était interdite. J’arrive à prendre quelques relais mais mes lombaires me font des misères… je me retrouve 1 mètre derrière Michel, 2 mètres, 5 mètres… je lâche Michel qui prend le large.

Il y a quelques minutes, je menais le peloton, me voilà maintenant tout à la queue ! Ce n’est pas grave, il faut gérer la situation à ma main et ne pas se cramer dans cette première ascension.

Dans les premières rampes en compagnie de Michel (au premier plan).

Je profite des derniers points de vue sur la Vallée de la Maurienne car l’essentiel de l’ascension se déroulera ensuite au milieu des sapins. Il fait bien chaud et l’ombre sera à peine rafraîchissante.

La pente est régulière, oscillant entre 7 et 8%, avec un petit passage assez raide de 300 m à 9% aux alentours du 5ème kilomètre et un autre un peu plus long à 8,5% entre le 6ème et le 7ème kilomètre. Les lacets s’enchaînent aussi, près d’une vingtaine depuis Saint-Michel-de-Maurienne.

Au 8ème kilomètre, au croisement avec la route qui mène à la Station de Valmeinier, je fais une pause pour soulager le dos même si je sais que je vais pouvoir récupérer un peu avec les 1200 mètres suivants à 5% qui mèneront à la partie finale qui consiste à gravir les 3 derniers kilomètres à 7% de moyenne pour atteindre le Col du Télégraphe à 1566 m.

C’est dans le dernier kilomètre que le paysage se découvre enfin pour offrir de beaux points de vue sur la Vallée de la Maurienne et le Fort du Télégraphe.

850 mètres plus bas, on distingue Saint-Martin-de-la-Porte au fond de la Vallée de la Maurienne.
La Vallée de la Maurienne côté Modane.
Quand on a cette vue, c’est bientôt la quille !
Les derniers mètres…

Je termine pas trop mal mon ascension du Col du Télégraphe à 1566 m d’altitude. J’aime beaucoup ce col et après mes 2 passages en 2017, je suis content de le redécouvrir cette fois-ci avec un soleil magnifique qui met bien en valeur son attraction : un cycliste géant réalisé en… paille !

Je retrouve Philippe, Louis, Michel, Richard et les accompagnatrices Corinne et Sylvie. Tout le monde est heureux de profiter de ce lieu très sympa.

Col du Télégraphe – 1566 m.
Mon troisième passage et une photo au soleil !
Un cycliste qui me ressemble sauf qu’il est tout en paille !
Une vue générale du Col du Télégraphe.
Un beau décor du côté du Massif des Arves que j’avais raté en 2017.

Il y a une fontaine qui permet de se rafraîchir car la chaleur a monté d’un cran : il fait près de 30°C à 11h15. J’aimerais bien faire une plus longue pause mais il y a un ravitaillement intermédiaire prévu à la Station de Valloire.

Pour rallier cette dernière, c’est facile : une descente de 4,7 km qui me fera passer sans effort par un col intermédiaire seulement connu des chasseurs de cols en traversant un hameau au nom homonyme :  Le Col – 1530 m.

Je rallie rapidement Valloire, une jolie station qui a su garder un lien avec son patrimoine en ne dénaturant pas les lieux avec des installations trop moches. Je fais une courte pause au centre juste à côté de l’Église Notre-Dame-de-l’Assomption où il y a un magnifique intérieur baroque que je ne prends pas malheureusement pas le temps de visiter.

C’est en contournant l’Église Notre-Dame-de-l’Assomption que je commence à grimper le second col de la journée : le mythique Col du Galibier !

Église Notre-Dame-de-l’Assomption à Valloire.

Col du Galibier

C’est ma troisième ascension depuis Valloire après celles de 2005 et 2017. Depuis Valloire en Savoie, comptez 18,2 km d’ascension avec 1239 m de dénivelé positif à 7% de moyenne. Gros morceau que ce Col du Galibier sachant que les 8 derniers kilomètres sont situés au-dessus des 2000 mètres ! Avec le Col du Télégraphe dans les jambes, on pourrait dire qu’on est dans une configuration assez similaire avec l’étape de la veille au Col de l’Iseran qui a servi de répétition générale !

Col du Galibier – 2642 m

Distance : 18,2 km
Départ : Valloire
D+ : 1239 m
% moyen : 7%
% maxi : 9,5% sur 1020 m

Le Col du Galibier – 2642 m – est une des ascensions les plus célèbres des Alpes. À cheval sur les départements de Savoie et des Hautes-Alpes, il est le quatrième plus haut col routier des Alpes françaises.

Construite à partir de 1880 et achevée en 1891 par le percement du tunnel à 2543 m, cette route plus que centenaire s’est élevée en 1976 de 89 m supplémentaires pour atteindre le véritable col géologique du Galibier.

Cette ascension peut être découpée en 3 parties :

  1. Depuis Valloire, on remonte durant 9,8 km, sur une route assez rectiligne, le Torrent de la Valloirette jusqu’au Plan Lachat.
  2. Après avoir pris largement l’un des plus célèbres virages de France – le Plan Lachat, c’est l’ascension sur les pentes de la Roche Olvéra puis du Grand Galibier durant 7,4 km.
  3. Arrivé au Tunnel du Galibier (alt. 2543 m)1 dernier kilomètre avec une dernière série de lacets assez abruptes avec 99 m de dénivelé à 9,5%.

Col du Galibier – première partie

J’ai des souvenirs assez récents avec mon ascension réalisée en 2017 mais je me fais un peu surprendre par une petite montée qui commence dans Valloire dès que l’on contourne l’Église Notre-Dame-de-l’Assomption : 1200 mètres, où la pente oscille autour des 4-5%, entrecoupés d’un petit coup de cul de 200 m à 6%. Oh ce n’est pas grand-chose sur le papier mais à ce stade de l’étape, les efforts sont tous comptés…

Mais je dois couper mon effort car j’atteins le lieu de la pause intermédiaire établie par notre guide Renaud juste à la sortie de Valloire. Ce n’est pas toujours évident de trouver une place pour un camion trafic+remorque mais Renaud en a trouver une à l’ombre. C’est parfait parce que ça commence à chauffer dur avec le soleil…

À l’issue du petit coup de cul à 6%, on est récompensé par une vue sympa sur le Rocher St-Pierre.
Le camion est garé à 100 m sur la droite pour une pause que l’on fera à l’ombre des arbres.

Étant arrivé le dernier comme lors de l’étape de la veille, cette pause intermédiaire permet de refaire le plein des bidons et de remettre un peu d’essence dans le moteur avec des fruits secs et quelques rondelles de saucisson. Renaud a aussi mis à notre disposition quelques tabourets de campings qui permettent de poser les fesses ailleurs que sur une selle ha ha ha !

Ça fait toujours plaisir de revoir les Philippe, Louis, Michel, Richard, les Anglais Shirley et Steven et les sœurs Cynthia et Sarah. Les autres sont déjà repartis. Le groupe V3 – Simon, Mathilde, Vincent et Marion – sont du côté du Col de la Croix de Fer (ils seront en totale autonomie pour cette journée). Tout le monde a la banane, ça doit bien marcher pour chacun.

Je n’allonge pas trop la pause et repars avant tout le monde, je sais que tout le monde va me rattraper rapidement !

Même très rapidement… sans transition, je repars direct dans une rampe que je reconnais bien et qui fait toujours mal : 1,2 km à 8%. Droite comme un i, il faut la franchir pianissimo sans s’affoler… et j’ai un petit avantage : je sais que la courbe va s’assagir à l’entrée du hameau des Verneys…

En effet, ce début d’ascension du Col du Galibier permet de s’offrir une petite douceur… je serais tenté de mettre la plaque sur les 2 kilomètres suivants car la déclivité n’excède pas les 3% d’autant que le décor devient grandiose mais je préfère en garder sous la semelle pour la suite.

À la sortie des Verneys, il y a une incroyable exposition de sculptures en… pailles ! Obligé de faire une petite pause pour admirer les œuvres. Bravo aux artistes venant de l’Europe entière.

La Chapelle St Claude aux Verneys.
Sculptures de pailles aux Verneys, un évènement unique en France !
Sculptures de pailles aux Verneys, toujours aussi funs !
Replat entre les Verneys et la Ravine. Le décor se met en place.

La pente reprend ses droits aux abords d’un double lacet sous le hameau de Bonnenuit : autour des 7-8% jusqu’au Plan Lachat situé au 10 ème kilomètre.

Dans les lacets de Bonnenuit, un dernier coup d’œil du côté du Massif de la Vanoise.
Après Bonnenuit, on découvre le théâtre du final…
Des sommets aux belles couleurs minérales.
Pas beaucoup d’eau dans la Valloirette… incroyable paroi rocheuse avec ses éboulis en équilibre vertical !

Heureusement que tout est magnifique car je me sens lasse sur cette partie rectiligne que je n’aime pas trop car comme il n’y a pas de lacets, on a la sensation d’être collé à la route. C’est que là aussi, il fait vraiment très très chaud !!! Tout le monde m’a déjà dépassé et je n’ai personne en ligne de mire car j’avance désormais comme un escargot… quand j’y repense, j’étais en train de gravir le Col du Galibier entre midi et 14h avec la température de mon compteur qui affichait allègrement les 35°C ! Il n’y a pas un pète d’ombre, de vent, j’ai l’impression de cuire sur place…

La chaudière va péter, je le sens, vite un arrêt sur un petit muret pour boire pratiquement un bidon. Ce n’est pas grave, je referai le plein au Plan Lachat où je sais qu’il y a un point d’eau… mais décidément, qu’est-ce que je ne supporte pas la grosse chaleur !

La Roche Olvéra, aussi impressionnante que le Grand Galibier. À droite, la Combe de Mortavieille qui mène à la Pointe des Lauzettes.

Allez, c’est reparti, garder son calme, profiter de ma chance incroyable pour me retrouver à gravir cette incroyable ascension… ouf, me voilà au Plan Lachat, qui offre un replat salvateur de 570 m à 4,5%. Je refais les niveaux des bidons à la fontaine qui se trouve près de l’auberge du Crey Barétaz.

J’arrive au Plan Lachat… quel spectacle !

Col du Galibier – seconde partie

Je distingue nettement le fameux lacet à droite et la route du col qui file à l’opposé de la vallée. Cette vue a dû en faire frémir plus d’un avec cette impression de forte pente. Je ne m’affole pas, je connais la bête et surtout, je sens que toutes mes forces sont encore là, ça devrait le faire pour cette seconde partie : il reste encore 8 km jusqu’au Col du Galibier.

La route se cabre soudainement et attaque le flanc raviné de la Roche Olvéra. L’effort est intense : la pente descendra rarement sous les 8%, l’air est plus rare, je suis à plus de 2000 m, les virages offrent peu de replats, le summum est atteint avec le passage au niveau des Granges du Galibier : 790 m à 9% de moyenne et un virage assassin à 12%…

Le premier lacet après le Plan Lachat.
Il fait chaud mais vraiment content d’être là !
Un décor incroyable du côté du Massif des Cerces !
Sur les pentes de la Roche Olvéra… personne !
Quel jeu de couleurs et j’adore les gros cailloux au niveau des Granges du Galibier.

À la suite des Granges du Galibier (qui abrite la COOP laitière des Arves qui vend des fromages locaux tels que le délicieux Beaufort), un passage rectiligne mais salvateur avec 1355 mètres à 7,5%.

Noter qu’à l’issue ce passage, vous pouvez chasser très facilement un col, juste dans un virage où pour le valider (si on reste sur la route, ça ne compte pas !), il faut quitter la route et emprunter une piste sur quelques mètres. Pas de panneau mais vous serez bien au Collet de Plan Nicolas à 2406 m d’altitude.

Après les Granges du Galibier, le sommet est en vue. On distingue aussi très bien le Collet du Plan Nicolas…

Je fais une nouvelle pause au Collet du Plan Nicolas, j’ai besoin de boire un bon coup, la chaleur est infernale, j’ai l’impression de perdre un litre de sueur tous les kilomètres ! Dans tous les cas, je constate que pour un début août et malgré le beau temps, il n’y a pas grand monde à cette heure de la journée… étonnant, peut-être à cause de la chaleur et je ne vais pas m’en plaindre !

C’est reparti… même s’il faut remettre un coup de collier à l’approche du Tunnel du Galibier avec une petite série de lacets – 1800 m à 8/8,5% entrecoupée d’un petit replat de 220 m à 6,5% – je vais avoir une vraie vue sur le Col du Galibier et elle annonce une fin toute proche…

Depuis le Collet du Plan Nicolas, la vue sur les Rochers de la Grande Paré, somptueuse !
Sous l’œil du Grand Galibier (alt. 3228 m).
Col du Galibier bien en vue plein centre !
L’autre « côté » de la Roche Olvéra.

Col du Galibier – troisième partie

Arrivé au Tunnel du Galibier (alt. 2543 m), ce dernier étant interdit aux cyclistes, « je n’ai d’autre choix » que d’aborder la partie finale : 1 dernier kilomètre à la vue déprimante où il faut rassembler tout son courage et lancer ses dernières forces dans une dernière série de lacets assez abruptes avec 99 m de dénivelé à 9,5%. J’atteins ainsi le Col du Galibier à 2642 m d’altitude. Et après un Galibier très nuageux en 2017, la récompense est encore plus grande avec un panorama magnifique et parfait sur le Massif des Grandes Rousses au Nord et le Massif des Écrins au Sud !

L’entrée Nord du Tunnel du Galibier.
À l’assaut du dernier kilomètre.
Le Col du Galibier, sublime avec le sommet de la Meije juste derrière !
Col du Galibier – 2642 m, second plus haut col de la Route des Grandes Alpes.
Mon quatrième passage et mon second Télégraphe+Galibier !
Le théâtre du final versant Nord, c’est fou ! Au centre, le restaurant qui se trouve à l’entrée du Tunnel du Galibier.
Le théâtre du final versant Sud. Au centre, le Monument Henri Desgranges.
Vue sur la Vallée de la Guisane qui mène à Briançon.

La température au sommet est incroyable : 35°C !!! Comme hier au Col de l’Iseran, ces pics de chaleur à plus de 2500 m d’altitude m’interpellent et relancent plus que jamais le débat sur le réchauffement climatique !


La fin de l’étape

À cause de la chaleur, cette ascension a été bien plus dure qu’en 2017. Mais je suis bien désormais car ce n’est plus que de la descente pour finir l’étape, zéro effort, ça regonfle le moral !

Après 10 bonnes minutes à profiter du moment, il est temps de repartir pour dénicher le lieu du pique-nique, il est près de 15h et j’ai un bon petit creux au ventre ! Pour cela, je bascule dans le versant opposé et le trouve rapidement au niveau du Monument Henri Desgranges (organisateur du premier Tour de France en 1903).

Je retrouve les membres du groupe déjà présents à la pause de Valloire. C’est assez drôle pour moi, ils arrivent bien avant moi mais prennent de plus longues pauses ! Je me jette sur les bonnes salades riz / pâtes préparées par notre guide Renaud.

Par contre, la table est dressée en plein soleil et je me rends compte que j’ai attrapé de sacrés coups de soleil sur les bras ! Ben ça alors, bien que j’avais déjà bien bronzé, j’en ai chopés par-dessus ! Ça cuit tellement fort que j’essaie de me mettre dos au soleil pour moins subir ses rayons ardents.

Du coup, je ne traîne pas trop et je repars avec Philippe, Michel, Louis et Richard en direction du Col du Lautaret. Autant vous dire que je m’en suis plein les mirettes avec des vues fabuleuses sur la Meije et les sommets alentours !

La route en direction du Col du Lautaret.
La Meije plein centre, la photo ne rend pas justice car c’est beaucoup plus impressionnant en vrai !
Le Col du Lautaret, magnifique, cette photo fait office de fond d’écran de mon ordinateur !

Nous voilà rapidement au Col du Lautaret, il est 15h30, on a le temps pour s’offrir une terrasse et un dessert ! C’est donc Philippe, Louis, Michel, Richard, les sœurs Cynthia et Sarah et moi-même qui dégusterons la plus belle tarte aux myrtilles du voyage (offerte par Philippe, merci merci merci) ! Tout le monde est vraiment heureux, la vie est belle !

Col du Lautaret, mon second passage.
Pause rafraîchissante en compagnie de Michel, Richard, Philippe et Louis.
Sarah nous a rejointe et c’est sa soeur Cynthia qui prend la photo. Que des cyclistes heureux, ça se voit !
Une terrasse sympa avec vue sur la Meije !
La tarte aux myrtilles du jour… et la plus belle de tout le voyage !

Même si j’ai franchi le Col du Lautaret en descente, c’est un petit symbole pour moi car c’est le premier « 2000 » que j’ai franchi à vélo (depuis La Grave). C’était en 2005, 17 ans, une autre époque, ça remonte ! Et j’avais enchaîné avec le Col du Galibier juste après pour terminer dans les nuages avec d’énormes rafales de vent… que de bons souvenirs ! Je suis donc bien content de profiter des lieux.

Après une belle demi-heure de pause, c’est reparti pour les derniers kilomètres en descente jusqu’à Monêtier-les-Bains. Par contre, plus l’on descendait dans la Vallée de la Guisane, plus la température augmentait avec un vent chaud de face… autant vous dire qu’à Monêtier-les-Bains, c’était ambiance sauna !

Terminus de l’étape du jour à Monêtier-les-Bains.

Bon, on se quitte pour rejoindre notre lieu de villégiature, les uns se rendant au Gîte du Flourou pour l’hébergement collectif, les autres à l’Hôtel de l’Europe et des Bains pour l’hébergement individuel.

Je fais une petite parenthèse pour applaudir l’un des membres du groupe, Ralph, qui a réalisé en plus la monstrueuse ascension du Col de Granon ! Elle était effectivement à portée de main avec le pied de la montée situé à Chantemerle à 8,5 km de Monêtier-les-Bains. Mais il fallait avoir le courage de grimper ses 11,8 km à 9,5% de moyenne !!!

Ralph au sommet du Col du Granon (photo Ralph).

Il est 16h20, cool, je vais pouvoir enfin profiter d’un bon repos ! Mon hôtel est situé au centre de Monêtier-les-Bains et je peux apprécier la vue sur la jolie place et le clocher de l’église. La chambre et la salle de bain sont beaucoup moins jolies et confortables que les précédentes étapes mais cela a été compensé par un accueil très sympa (une Anglaise parlant très bien le français, tombée amoureuse de la région et qui y réside désormais depuis 15 ans !).

Après les traditionnelles douche/lessive, je profite d’une bonne petite sieste puis d’une bière en terrasse. 18h15, je me rends tranquillement à pied (350 m) au Gîte du Flourou où aura lieu mon massage et le dîner.

Ah ce massage tant attendu, le voici enfin ! Depuis le début de la seconde étape où je me suis bêtement fait un tour de reins, je traîne des lombaires douloureuses qui ont rendu les ascensions un peu plus compliquées.

Quatre membres du groupe ont déjà bénéficié avant moi des services de Laetitia Bronze, bio-esthéticienne. C’est à mon tour pour une séance de 30 minutes. J’explique à Laetitia mon problème de douleur aux lombaires… elle m’a donc massé exclusivement le dos… ses doigts de fées m’ont fait beaucoup de bien !

Bien sûr, ça n’a pas complètement résolu le problème mais ça a permis de détendre les muscles et les nerfs qui étaient complètement contractés. Laetitia en a profité aussi pour me faire une remarque pertinente : elle a constaté que j’avais un méchant coup de soleil dans le cou et qu’il fallait d’urgence y remédier avec de la crème solaire !

J’avais plus ou moins prévu le coup avec mes avant-bras qui avaient cuits dans la journée et donc la rassurait en lui disant que j’avais prévu d’aller acheter une crème dès le lendemain matin car j’ai fait l’erreur de ne pas en avoir prévue.

Je quitte Laetitia pour rejoindre la salle du repas où je retrouve toute la troupe. Le dîner a été excellent comme d’habitude. C’est vraiment un plaisir après ces journées où l’on brûle un nombre incroyable de calories !

Les conversations sont toujours passionnantes entre les petites histoires et les petits exploits de chacun. Un truc assez marrant : bien qu’on soit au cœur des Alpes, on y parle souvent des Pyrénées !

Renaud fait son petit brief pour la journée du lendemain avant que l’on se quitte tous. Pour moi, j’avais coché cette étape qui va être un bel enchaînement Col d’Izoard / Col de Vars (parcours V3). Je convaincs Richard le Québécois qui avait opté pour le parcours V2 et avec qui je m’entends bien de faire l’étape avec moi. On se donne rendez-vous à 8h… je ne savais pas encore que j’allais vivre une drôle de journée…

Retour à pied à l’hôtel, il est 21h et à cette heure la température est encore chaude aux alentours des 28°C… je prends un café en terrasse tout en repensant à cette belle étape : 86,3 km / 2078 m de D+ / 5h55 de selle.

La moitié du voyage est déjà passée ! En faisant les comptes, les chiffres sont déjà un peu impressionnants : 373 km et 9110 m de dénivelé positif !

Je fais un petit point perso :

  • le positif, un état physique correct et les jambes répondent bien après un enchaînement de 4 étapes consécutives,
  • le négatif, bien sûr les lombaires douloureuses et surtout une canicule qui s’est bien mise en place pour cette semaine et qui rend les ascensions de deuxième partie de journée trop chaudes… et elle allait me coûter chère le lendemain…

Suite du voyage avec l’étape 5…


Vous pouvez télécharger le tracé GPX à l’aide du parcours Openrunner :

  1. Olivier

    Bonjour Joris,
    Quel beau cadeau d’anniversaire tu t’es offert pour tes 50 ans !
    Cette Route des Grandes Alpes m’a toujours fait rêver, et je m’étais dit que ce serait bien de relever le défi….sauf que je ne fais plus trop de vélo depuis 10 ans.
    Néanmoins ton récit et tons sens de la gestion de l’effort, sont très plaisants à lire et à visionner. L’important ce n’est pas le temps, mais c’est de franchir la ligne d’arrivée. Nul doute que cela te laissera un souvenir impérissable.
    En attendant de lire la suite de ton récit, je te souhaite une bonne route pour 2023
    Olivier

    • Bonjour Olivier,
      Merci pour ton message !
      Oui, c’était une belle occasion de marquer cette grosse dizaine 😉
      Si l’aventure te tente même si tu n’as plus fait de vélo depuis 10 ans, avec une bonne préparation et une motivation au top, c’est tout-à-fait possible !
      Et pourquoi pas l’étaler sur une dizaine de jour avec des étapes un peu plus courtes ou des jours de repos…
      Bonne route aussi à toi pour 2023 et bientôt pour la suite de mes aventures 😉
      Joris

  2. Hello mon cher Joris !! 😀

    Je fais durer le plaisir, je laisse mariner avant de me délecter de tes récits ahaha 😀
    Tes photos sont sublissimes, quelle météo !! C’est magnifique. Bon ok du coup tu es en mode grillade trop cuite, mais c’est beau ! (le paysage, pas tes coups de soleil xD )
    C’est déjà une bonne chose qu’en terme de circulation ça ne soit pas trop démentiel, si il y avait beaucoup de voitures en plus de la chaleur, ça serait vraiment désagréable. Dans mes souvenirs de l’ascension du col du Galibier par le Télégraphe en 2013, je n’avais pas eu non plus trop de voitures. Tant mieux.

    ça ne m’étonne pas que ça parle beaucoup des Pyrénées dans vos conversations ahaha 😀 Le plus bel endroit de la Terre 😀
    Non en vrai, je pense qu’en pleine saison c’est plus agréable les Pyrénées car moins urbanisé que les Alpes et donc plus sauvage et plus pratique de trouver des endroits tranquilles 🙂

    Avec toutes les tartes aux myrtilles que tu manges, tu as dû créer une pénurie de myrtilles !! xD

    Hâte de lire la suite !! 😀

    • Hello Mon Idris !
      Merci pour ton message qui m’a fait très plaisir !
      Oui, c’est assez bizarre, je n’ai pas ressenti une circulation intense comme on pouvait s’y attendre en début août !
      Pourtant, il a effectivement fait un temps de ouf mais peut-être trop chaud pour beaucoup de gens…
      Quand tu as 35°C aux sommets de l’Iseran ou du Galibier, même les randonneurs devaient hésiter…
      En discutant avec un motard, pour eux c’était l’enfer car avec leurs vestes et pantalons (plus le casque), c’était une étuve la plupart du temps !

      Et oui, à la fin du voyage, il y avait pénurie de tartes aux myrtilles dans les Alpes ha ha ha !!!

      Patience pour la suite, à venir bientôt…

  3. Lesueur Jacques & Joëlle

    Bon, une étape moins stressante pour toi et le massage en fin de journée état la bienvenue.

    Le télégraphe – Galibier, nous l’avons monté mais en voiture et c’était très beau, mais moins fatiguant. Notre arrivée était moins chaude car il neigeait et c’était au mois d’août.

    Oui, ton aventure est bien attachante et nous attendons la suite avec impatience. Merci.

    Papa et Maman.

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