Toutes les ascensions à vélo des Alpes !

Col d’Allos

Les derniers mètres du Versant Nord. En arrière-plan, le Pain de Sucre et le Chapeau de Gendarme (photo alpes4ever)

Les derniers mètres du Versant Nord. En arrière-plan, le Pain de Sucre et le Chapeau de Gendarme (photo alpes4ever)

Le Col d’Allos culmine à 2247 m et permet de relier la Vallée de l’Ubaye au Nord à celle du Verdon au Sud. Située sur la route des Grandes Alpes, la route du col est ouverte en 1891.

Malgré sa belle altitude, son ascension – sur les 2 versants – n’est pas très difficile car on n’y trouve pas de gros pourcentages. Il faut surtout gérer son effort sur la distance, plus ou moins 20 km tout de même, dans un bon jour, ce col est du vrai bonheur.

VERSANT NORD

Une fois n’est pas coutume, je vous propose de lire mon récit suite à son ascension que j’ai effectuée en août 2010 (récit aussi visible sur bosses21.com).

Samedi 8 août 2010 – Départ donc ce matin de bonne heure… il fait un temps magnifique mais exceptionnellement, la température avoisine les 5°C ! Voilà qui ajoute un peu de piment pour attaquer ce col culminant à 2247 m. Pas d’échauffement possible, la première rampe du col commence dès la sortie du camping « Le Tampico ».

Après 2,5 km, au carrefour Col d’Allos / Pra-Loup, les barrières interdisant l’accès aux véhicules motorisés sont bien en place et des dizaines et des dizaines de cyclos s’engagent dans le seul passage autorisé. L’ambiance est incroyable, tout le monde est heureux de profiter de cette occasion.

Je suis euphorique et je sens à peine la pente qui oscille à 7/8%. C’est incroyable, il y a toute sorte de cyclos : des jeunes et des moins jeunes, des costauds qui filent bon train, des diesels comme moi bien calés dans leur rythme, des moins expérimentés qui commencent déjà à souffrir… nous sommes dans les 5 premiers kilomètres, il en reste encore 12 !

En attendant, la route s’élève encore et surplombe les Gorges du Bachelard. Le paysage est magnifique d’autant que l’on peut observer à loisir à l’Est, les premières rampes du Col de la Cayolle. Un ravin vertigineux se tient à droite et la paroi rocheuse se dresse juste à gauche, la route est assez étroite : c’est une sacrée route de montagne !

Un énorme avantage du fait de l’absence de véhicules motorisés : on peut couper les virages et relâcher un peu son attention pour profiter du panorama. La présence de nombreux cyclos permet aussi de « sauter » les moins rapides, ce qui donne du rythme à cette ascension. Les jambes tournent d’enfer !

La route s’enfile à droite pour suivre une autre vallée marquée par le Torrent des Agneliers que l’on devine difficilement tout au fond du ravin. Mais la pente est beaucoup moins soutenue – entre 4 et 4,5% – et permet de passer quelques pignons supplémentaires.

Après le passage de la petite station des « Agneliers » (alt. 1730 m), il y a une nouvelle rupture de pente – 5,5% – et on s’engage dans une partie plus forestière. Un point remarquable, on aperçoit la route que l’on a déjà gravie de l’autre côté de la vallée : elle est en contrebas et semble minuscule, on se rend alors compte de l’énorme ascension que l’on est en train de réaliser !

Déjà 10 km d’ascension, la pente est plus soutenue avec un court passage à 9%. La pente repasse ensuite à 6-7%. 2 km après, la route se hisse en plusieurs lacets au milieu des pâturages. Le paysage est grandiose et au fur et à mesure de l’ascension de ces lacets, on peut voir des dizaines de cyclos en haut et en bas qui permettent de jauger le dénivelé (env. 175 m en 3 km).

La fin du col n’est que pur bonheur car la pente n’est vraiment pas dure (entre 6 et 8%). 3 points particuliers ont retenu mon attention pour les 2 derniers kilomètres de ce col à plus de 2000 m :
– un final facile,
– un paysage non-minéral, plutôt alpages,
– le col n’est pas en vue, on le découvre au dernier moment dans un virage à droite.

C’est avec le Petit Cheval de Bois (2754 m) et le Grand Cheval de Bois (2838 m) en toile de fond que le col d’Allos est franchi à 2247 m.

Heureux, heureux, heureux. Ce col est vraiment magnifique et je décide de le ranger dans mon top 5 des plus beaux cols. Il fait quand même frais mais je prends mon temps, discute avec d’autres cyclos (tout le monde arrive un par un ou par groupe de 2 ou 3, d’autres commencent à redescendre, c’est un joli spectacle), me relaxe un peu sur les hauteurs, admire ces montagnes toujours grandioses. Je jette un coup d’oeil sur les derniers lacets du versant sud… comme j’aimerais bien le faire ! Allez, ce sera pour… quelques jours plus tard !

En juillet et août, le col d’Allos est réservé au cyclistes, tous les vendredis de 8h à 11h.

Pour rejoindre le sommet du Col d’Allos à 2247 m d’altitude, deux possibilités s’offrent à vous :
depuis Barcelonnette
depuis Allos
Infos

VERSANT SUD

Ce versant est moins sauvage que le versant Nord. Depuis Colmars, joli petit bourg médiéval, l’ascension est longue de 22,6 km. On peut la découper en 3 parties :

  1. L’ascension débute par un long faux-plat de 9,2 km en passant par Allos. Tout en longeant le Verdon, vous ne rencontrerez aucune difficulté (entre 0,5 et 4,5%) sur cette route assez large et quasiment droite.
  2. Après Allos, la pente va se faire plus insistante jusqu’à la Foux d’Allos avec 6 km à 5% de moyenne. La vallée du Verdon se resserre.
  3. Vous débouchez à la Foux d’Allos, traversez rapidement la station – 850 m à 4,5% – et à sa sortie, découvrez le hors-d’œuvre de cette ascension : 13 magnifiques lacets répartis sur près de 6,5 km à 7% de moyenne. Le décor est saisissant et à peine gâché par les quelques remontées mécaniques de la station.
Col d'Allos

Massifs du Pelat / des Trois-Évêchés

Col d'Allos / Versant NordVERSANT NORD

Distance : 19,5 km
Départ : Barcelonnette (Vallée de l’Ubaye)
D+ : 1123 m
% moyen : 6%
% maxi : 9% sur 600 m

Col d'Allos / Versant SudVERSANT SUD

Distance : 22,6 km
Départ : Colmars (Vallée du Verdon)
D+ : 1010 m
% moyen : 4,5%
% maxi : 7,5% sur 785 m et 1,1 km

  1. ansel franck

    Je suis haut savoyard ,je passe 15 j de vacances à Embrum et je me suis appuyé comme bien souvent sur ton site pour avoir un aperçu des cols .J’ai découvert Parpaillon,Allos,La cayolle,La bonnette et L’izoard et ils sont vraiment tous superbes avec une préférence pour le col de la cayolle qui est je trouve une vrai merveille!!!! Ils sont complètement diffèrent des cols que je fréquentais jusqu’à présent. Merci encore

  2. Yannick Ginestet

    merci pour cette description. a noter que, hormis le vendredi, la route est partagee.
    elle est tres etroite et tres peu securisee.. les vehicules ont du mal a se croiser et les motards, tres peu soucieux des cyclistes… je ne conseille pas trop donc ce col en periode faste, comme les dimanches par exemples.
    si d autres ont de meilleures experiences, n hesitez pas a les partager.

    • Merci Yannick. Et oui, bien des cols alpins sont empruntés par les motards (surtout ceux situés sur la Route des Grandes Alpes). Il y a malheureusement des inconscients et il faut effectivement partager la route ! Carton rouge cependant aux représentants des forces de l’ordre qui brillent par leur absence pour contrôler les comportements dangereux dans les cols ! En 20 ans d’ascensions alpestres, je n’ai jamais vu un képi !

      • yannick ginestet

        je vais quand meme nuancer mon propos.
        nous avons fait le col ce matin: beaucoup moins de monde, donc hyper agreable. il faut a priori l eviter le Dimanche et l apres midi.
        C est un col que je qualifierait de facile car tres regulier tout au long de la montee: il suffit de trouver un rythme de croisiere et ca monte tout seul ou presque (cote montee allos).
        Encore merci pour ce super site.

  3. Le Cointe Jean-Michel

    Bonjour Yannick
    On a failli se croiser dans le col d’Allos, j’y étais le 15 juillet!
    Je confirme qu’il ne faut l’emprunter que très tôt, avant les trainards à moteurs maladroits et pressés pour rien. Les seuls véhicules auxquels j’accorde, éventuellement, le droit à l’urgence, sont équipés de gyrophares Bleus et de sirènes! Raz le Bol des agressifs décervelés, ils n’ont pas d’avion à prendre en haut des cols! Et je confirme l’absence systématique de la maréchaussée sur nos routes de montagne!
    J’ai « presque » grimpé tous les cols des Alpes depuis 50 ans et la seule chose que j’ai vue s’améliorer ce sont les revêtements, pour peu que le « Tour de France » se soit intéressé à un itinéraire… (à quand le Parpaillon?) Reste qu’il faut tendre l’oreille pour repérer si des motards approchent, quelques secondes pour se planquer! Certes, il y a quelques sympas/cool…
    (Voir le Panneau de colère municipale à Arvieux au pied de l’Izoard…)

  4. Laurent

    Rien qu’en vous lisant, on s’imagine en pleine ascension, sans pollution sonore et olfactive engendrée par les véhicules thermiques. En vue de gravir ce monument je me permet de vous une question. Lors de votre ascension quel a été votre itinéraire ?

  5. Michael

    Bonjour, j’ai fait ce col le 12 juillet 2022, par la face Nord, et c’est clairement un des cols les plus beaux de France, de par son aspect sauvage, étant parti relativement tôt, j’ai pu bénéficier d’une route peu encombrée de véhicules à moteur (au moins pour la montée). Par contre, avec l’étroitesse de la route, ne vous jetez pas dans la descente comme des fous, c’est très dangereux.
    J’en profite pour vous remercier de ce site, qui m’accompagne tous les ans, à chaque fois que je me lance dans de nouveaux cols (c’est bien plus complet que n’importe quel descriptif existant ailleurs), et qui me sert même à préparer mes vacances !!!

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