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Bastille de Grenoble

Fort de la Bastille de Grenoble (photo isere-tourisme.com), une ascension monstrueuse vous attend…

La Bastille est un fort militaire surplombant la ville de Grenoble et bâti sur les contreforts du Massif de la Chartreuse. Il est accessible en téléphérique, à pied, en voiture et à… vélo mais une ascension MONS-TRU-EUSE vous attend !

Depuis la Mairie de La Tronche, commune limitrophe de Grenoble, vous pensez ne faire qu’une bouchée des 1920 mètres de son ascension mais… ce sera plutôt l’inverse, la Bastille vous bouffera tout cru avec 265 m de D+ à… 14,5% de moyenne !!!

Répartis sur 6 lacets, voici d’autres chiffres à vous donner des sueurs froides : 500 m à 16% puis 160 m à 19% suivi de 220 m à 18% et enfin un peu plus haut dans le final 85 m à 17,5% !!! Non, non je n’invente rien !

D’ailleurs, cette montée dantesque est devenu l’affaire de spécialistes. En effet, une course contre la montre, « La prise de la Bastille », trophée Hippolyte GRAS, initiée depuis 2004, a lieu le 1er dimanche du mois de septembre. Voici les sites officiels :

Le record tenu par un amateur appartenait à Mickael Gallego : 7′ 34.2 en 2016 (à la suite d’une décision de l’Agence Française de Lutte contre le Dopage du 22 mai 2019, Mikael Gallego a été déclassé et suspendu). C’est le vainqueur de l’édition 2019, Simon Viain, qui le détient en 7’44.8. La meilleure féminine est Laure-Anne Ferrent en 10’02 en 2018. À titre de comparaison, le dernier de l’édition 2019 a terminé en 20:48.9 et les meilleurs classés ont gagné le droit de faire 2 manches, un des summums du masochisme !

Vous aurez quand même le droit à une très belle récompense : une vue fabuleuse sur Grenoble et les massifs environnants.

Je passe maintenant le relais à Roman Bernard, un sympathique cycliste grenoblois qui a participé 2 fois cette épreuve pour vous la faire vivre de l’intérieure. Je le remercie aussi pour m’avoir aidé à réaliser le profil que vous pourrez découvrir plus bas.

 » Je suis arrivé à Grenoble en juillet 2016, après 8 ans passés pour l’essentiel à Paris, où je souffrais du manque de verdure et de grand air.

C’est donc dire que dès mon installation à Grenoble, j’ai voulu profiter au maximum du fait que cette ville, aussi laide son architecture soit-elle, est idéalement placée pour partir à l’aventure depuis le centre-ville. L’avantage de vivre dans une cuvette, c’est qu’on peut en grimper les bords !

Et quels bords… Belledonne, Chartreuse, Vercors… autant de massifs splendides parsemés de cols mythiques, que je trépignais d’impatience de grimper !

Et quand on veut aller trop vite, le plus souvent, on se plante…

J’ai rapidement vu dans la Bastille de Grenoble un défi en raison de la raideur de ses pentes et ai tenté son ascension en décembre 2016.

Plantage lamentable : je n’étais tout simplement pas assez entraîné pour la faire. J’ai dû abandonner dès la première rampe, avant même d’accéder au premier des six lacets ! La Bastille est le genre d’ascension où, si l’on met pied à terre, il est extrêmement difficile de repartir…

C’est seulement après beaucoup de kilomètres, notamment pendant l’été 2017 (cols de Porte, du Coq, de la Charmette, Chamrousse, Charmant Som, Saint-Nizier-du-Moucherotte…) que je me suis senti prêt à retenter l’aventure et me suis inscrit à l’édition 2017 de la « Prise de la Bastille », contre-la-montre qui a lieu tous les ans le premier dimanche de septembre.

Je n’avais qu’un objectif sur la ligne de départ : finir ! Et j’ai cru à plusieurs reprises que j’allais devoir jeter l’éponge une fois de plus. Quand on fait 1m85 pour près de 80 kilos (plutôt un physique de sprinter, donc) et que l’on n’a pas des milliers et des milliers d’euros à mettre dans un vélo surléger, chaque pourcent supplémentaire de côte a un effet exponentiel sur la douleur. Je dis bien la douleur et non la fatigue, sensation que l’on ne ressent qu’une fois arrivé… quand on monte la Bastille, on ressent uniquement de la souffrance, du début à la fin, et quel que soit son chrono.

Mon chrono, d’ailleurs, je n’y reviendrai pas, il est trouvable dans les résultats officiels de l’épreuve et il n’est pas mirobolant. Je le répète, mon seul objectif était de terminer ! Et la perspective d’un buffet à volonté au Per’ Gras — l’un des meilleurs restaurants de Grenoble et par ailleurs le parrain de l’épreuve qui se conclut sur sa terrasse — n’y était pas totalement étrangère…

Cette fois-ci, contrairement à ma première tentative, j’ai réussi à franchir la première rampe, et je savais qu’une fois arrivé aux lacets, j’aurais une chance de terminer, même si j’allais vivre un calvaire… et j’ai réussi, quitte à serpenter dans la côte, et malgré les petits coups au moral que m’ont portés ceux, plus entraînés, plus légers, et mieux équipés que moi, qui m’ont doublé dans les moments où c’était le plus difficile…

Je ne le cache pas : même si je n’étais pas dans les 50 premiers qui allaient recourir l’après-midi (eh oui, il faut monter deux fois pour gagner l’épreuve !), j’étais fier d’être allé au bout, et j’ai arrosé cela au buffet du Per’ Gras (un peu trop sans doute, mais ne recourant pas, je pouvais me le permettre).

L’année suivante, en 2018, j’avais pris de la bouteille, en ajoutant à ma collection les grands cols de l’Oisans : Lautaret, Galibier, Croix-de-Fer, Glandon, sans oublier bien entendu l’incontournable Alpe d’Huez. J’ai pulvérisé mon propre temps de 2017, bien que finissant là encore loin derrière les 50 qualifiés pour la seconde manche de l’après-midi.

Je n’ai cette fois jamais douté que j’arriverais à terminer même si, comme l’année précédente, j’ai énormément souffert.

Et je n’ai jamais oublié que l’on ne peut faire la Bastille qu’en étant en forme. Cette année, en 2019, je suis revenu fin août d’un séjour professionnel dans un pays chaud où la clim’ est omniprésente. J’ai donc en toute logique attrapé une rhinopharyngite aigüe, et me suis souvenu de mon échec de 2016. Si j’y étais allé avec le nez bouché et la gorge en feu, j’aurais probablement dû, là aussi, mettre pied à terre… Je me suis donc abstenu en me promettant de revenir l’an prochain, en 2020. « 

Massif de la Chartreuse

VERSANT EST

Distance : 1,920 km
Départ : Mairie La Tronche (Grenoble)
D+ : 265 m
% moyen : 14,5%
% maxi : 19% sur 160 m

  1. Roman Bernard

    Ce commentaire simplement pour m’abonner au fil de discussion !

  2. FrancoisB

    J’ai fait cette montée quand j’étais jeune, avec un vélo 10 vitesses, donc probablement en 40*26 !! J’ai un souvenir terrible d’une épingle à gauche où pendant 40 m, la pente semble juste verticale. Mais bon, j’avais réussi. Je ne suis pas sûr, 30 ans après, d’avoir très envie de me frotter à la « bête », malgré un vélo plus léger et un développement plus adapté.
    A noter que la descente est vraiment terrible, on est arc-bouté sur les freins, les fesses en l’air, on tétanise, et on sent que si on lâche les feins une fraction de seconde, on va descendre en chute libre. Il vaut mieux enlever ses pieds des cale-pieds, au cas où les freins lâcheraient. La jante devient rapidement très très chaude.

    Enfin, en tant que Grenoblois, je m’insurge gentiment contre le commentaire de Roman Bernard…. « aussi laide son architecture soit-elle ». OK, c’est pas Paris ni Rome ni Prague, mais pour qui sait s’arrêter et lever le nez, on a quand même des quartiers et des façades très agréables. #GrenobleForEver <3

    • Ouch, en 40*26 !!! Costaud… ah oui, c’est vrai qu’à descendre, ce ne doit pas être facile non plus ! Sinon, entre Grenoblois, je vous laisse faire hein 😉 Perso, les quelques incursions à Grenoble ne me laissent jamais de bons souvenirs : en été, il y a toujours un smog de pollution, cette autoroute toute pourrie, dangereuse et souvent bouchonnée qui pollue la ville, un centre-ville et la gare pas facile d’accès… par contre, j’ai bien aimé le fait de pouvoir suivre les pistes cyclables le long de l’Isère.

  3. Lionel

    Un mur légendaire, avec tout les prologues ou final du Dauphiné qui y ont eu lieu. Chez moi on a le Chevalard qui en est pas loin. Sinon les murs du pays Thiernois, avec Pont Bas entre autre qui présente une pente à peine inferieure du à un long replat et des pentes maxi à 26%. Je me la tenterais presque cette année, si je trouve la route, l’an dernier, je ne l’avais trouvée. Mais on verra si mes 46 kg me sauve.

  4. gilles

    Bonjour, merci pour ce profil très détaillé. Sûr que certaines portions de la montée font peur, mais ça passe sans problème en enroulant bien (en CLM ça doit piquer !). Le problème vient plutôt des voitures.
    À noter que Gallego a été un spécialiste des montées sèches, mais a été convaincu de dopage en 2019 (à l’occasion de la Prise de la Bastille, *), ce qui jette un trouble sur ses résultats (et c’est bien dommage).
    Bien cordialement, gilles
    (*) https://www.ledauphine.com/sport/2019/09/18/un-cycliste-iserois-suspendu-quatre-ans-pour-dopage & http://laprisedelabastille.free.fr/pmwiki/pmwiki.php?n=LaPriseDeLaBastille.Edition2018

  5. un etudiant qui était de passage à grenoble

    Pour l’avoir fait régulièrement en sortant des cours, cette montée est certes très violente mais faisable j’avais monté sur mon vélo un développement 28*34 pour affronter certains gros cols avec une remorque. Et dans ces condition cette montée passe plutôt bien.
    J’ai remarqué qu’après la prise de la bastille 2018 il restait les marquages au sol des pourcentages. Si on les croit, il y aurait même un passage de quelques dizaine de mètres à 24% en sortie du deuxième virage.
    Par contre la vue là haut vaut vraiment le coup et il est même possible de pousser jusqu’au mont jala pour ceux qui en veulent encore.

    Pour mon expérience de la descente, en effet, elle demande un minimum expérience. Une fois j’avais une lanière de sacoche entre le patin de frein et la jante arrière, je ne m’en suis rendu compte que en bas … mais la descente c’est quand même bien passé (sauf pour cette lanière). Il suffit de bien repérer à la montée quels seront les passages critiques à la descente et les anticiper. Par ailleurs j’ai vu un soleil pendant ma première montée, ça calme pour la descente … Utilisez principalement le frein arrière pour ralentir, et pas d’abus sur le frein avant !

    • Bonjour Bastien, je réponds un peu tardivement mais merci pour ton message.
      Oui, la descente doit être aussi difficile à gérer que la montée 😉
      Par contre, sur carte IGN, la route qui monte jusqu’au Mont Jala n’est en principe pas asphaltée, c’est bien le cas ?

      • Roman Bernard

        De la Bastille au Mont Jalla c’est du pur VTT ! On peut ensuite pousser jusqu’au Mont Rachais (1046 m).

        • Billo

          Je viens de la monter je la connais bien, mais il faut les braquets….!!
          J’ai 71 piges, j’avais 36/28, c’est un peu gros surtout après de 2ème virage..
          J’ai mis 15mn50…Il m’aurait fallu un 34/30, je n’aurais pas souffert..
          Les bosses deviennent de plus en plus dures, mais on aime…
          Le Zoncolan en Italie, est plus difficile..

  6. claude du 27

    Bah , à l’ époque où j’ étais étudiant ( entre 1963 et 1966 ) , la montée à  » la Bastille  » en voiture, les deuches savaient pas prendre les virages du premier coup , pb rayon de braquage ! et ne savaient quasiment monter qu’ avec le chauffeur , sans passagers !

    Seules , parmi nos petites voitures d’ étudiants , les 4 CV et dauphines Renault savaient faire avec passagers et sans faire de manoeuvres dans les lacets ! comme pour la montée du  » rabot « 

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